Vous m’auriez dit, il y a de ça un peu plus d’un an, que j’aurais un crush solide pour un beau grand gars d’Abitibi, j’aurais ri. Moi? Être en amour…
C’est à l’automne dernier que j’ai rencontré, au travers de mon pare-brise de l’amour, un gars d’Évain s’étant exilé dans la grand’ ville. La métropole. Le gars qui a pris ses cliques pis ses claques, qui a dit à tous ses chums, le coeur rempli d’inquiétude: « Je m’en va » .
Le gars qui, lorsqu’on avait un peu perdu notre chemin en sortant du métro Jean Drapeau pour aller à La Ronde, m’a dit, le torse gonflé de confiance: « J’viens de Rouyn moé, j’me perds pas. » .
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Novembre 2015
À cette époque, j’évitais de prononcer le mot « chum », fait que, encore plus les mots « belle famille ». J’avais beau le trouver vraiment nice mon babe, j’étais pas prête à me taper huit longues heures de route hivernale juste pour ses beaux yeux bleus. Donc, malgré les invitations pour aller passer les fêtes dans son coin de pays aka le bout du monde, la réponse était assez définitive: non.
J’ai presque changé d’idée quand il m’a annoncé, avec le plus grand entrain du monde, qu’il allait jouer avec son nouveau band au show du *Nowel Méga Fiable et que ce serait LE party le plus cool de l’année. J’ai officiellement flanché quand ma soeur m’a dit qu’on ne pouvait pas manquer le premier show de son chum même si ça impliquait d’aller faire un tour dans une région éloignée qui n’est même pas la nôtre.
Fait que, 26 décembre 2015, 8 h du matin: deux covoitureuses sur la banquette arrière de la Kia de ma soeur cadette, c’était parti pour un petit road trip de 650km. Surprenamment, nous avons fait la plus belle ride ever avec deux femmes vraiment inspirantes qui jasaient de leur patelin comme une maman parle de ses enfants. Un genre d’amour inconditionnel, malgré toute.
C’est dans un Cabaret de la dernière chance plein à craquer que j’ai compris. Le Nowel Méga Fiable es définitivement la soirée la plus cool de l’année. Le temps d’un soir, entre deux soirées de famille poches, c’est l’occasion de se retrouver entre chums, voir un bon show, faire le party, manger une poutine Chez Morasse, attendre un taxi pendant deux heures et rentrer chez soi le coeur rempli d’amour.
Je suis revenue à Montréal littéralement la tête dans les nuages. J’étais comme sur une autre planète, que ma collègue s’est amusée à surnommer : la planète Rouyn. J’étais aussi complètement amoureuse de lui.
Autrement dit, c’est l’amour qui m’a mise sur ta carte madame l’Abitibi, et ce serait impossible d’en être plus heureuse.
