L’art de la vie buissonnière

L’art de la vie buissonnière

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Grand inspire, tu m’as fait voyager.

C’est dans l’ventre que tout prend naissance. Ces papillons qui s’animent à la rencontre d’idées réveillent quelque chose d’imprévisible en moi. Comme c’est bon! Le désir d’aller à la rencontre de l’inconnu. Être curieux! S’lancer dans l’vide, sans chercher à savoir où tout ça m’emportera. Avoir peur, tellement peur, mais sentir que je ne peux faire autrement. Attirance profonde! Envie folle de valser avec la liberté… Flirter dans la beauté de l’éphémère.

Être enrobée de magie. Avoir l’esprit naïf et candide. S’abandonner à l’idée de ne plus chercher sa place et secrètement au fond espérer la trouver ailleurs.

Dérouler la mappe monde su l’plancher! Prendre conscience des millions de possibilités. Être habitée! S’envoler vers sa nouvelle destinée… J’avais 20 ans, pas grand-chose à mon actif, rien à perdre. J’ai quitté ma job de serveuse, pis avec mon 4% j’me suis achetée une carte d’embarquement. Un aller simple,  destination  : découvrir le monde!

Et soudainement, j’étais fascinée de constater à quel point la vie met en place le décor. Tout s’alignait parfaitement! Chaque rencontre humaine semblait toujours plus enrichissante. J’ai gagné le sommet des montagnes parce que dans ma tête ne s’élevait aucune barrière. L’esprit souple et ouvert. J’me rappellerai toujours cette journée parfaite où j’me suis sentie, si intensément portée par le vent! J’ai compris à ce moment précis le sens de ma vie. Rien à faire. Écouter mon cœur. Être à l’unisson. Sortir de la raison. Vivre… simplement vivre! Et au milieu d’un «no where» j’me suis faite une promesse… Tsé la plus belle et la plus sincère des promesses, mais à la fois cette maudite promesse si difficile à honorer.

J’étais assise, les fesses bien creusées dans le sable chaud. Le bruit des vagues qui s’étendait devant moi jusqu’à venir cajoler mes orteils du bout des doigts… et l’horizon, elle,  à perte de vue venait confirmer d’un coucher de soleil mes intentions. Et là, toute enrobée de silence, j’ai levé les yeux et j’ai parlé au ciel. En fait, j’ai crié à m’en époumoner tellement je voulais ancrer ses mots à l’intérieur de moi..    

« Cher Univers! À tous les jours… Je veux cultiver cette créativité qui définie mon unicité. Sentir le rêve s’élever à l’intérieur de moi. Je veux déposer un regard curieux sur les casse-têtes de la vie, même si je sais très bien que c’est seulement au moment où les puzzles se définissent, que tout prend forme.

Mais surtout, je veux créer. Matérialiser toutes ces idées naissantes. Laisser ma trace. Rien de plus beau qu’extérioriser une partie de soi pour l’offrir au monde en partage.  Cultiver ce plaisir ardent.  Devenir ma priorité.

Je veux faire de l’espace pour accueillir la magie autour de moi. Je te promets d’arrêter d’avoir peur parce que quand j’ai peur je cherche à tout contrôler. Et aujourd’hui, maintenant, ici en face de toi, je comprends que c’est seulement quand on laisse aller et qu’on fait confiance que tout s’amalgame parfaitement. Danser avec la vie tout simplement. »

J’ai flyé sur ces mots pendant des semaines. Maudit que j’tais zen! Et quand la cloche a sonné pour marquer la fin… c’est le cœur un peu fébrile, que j’ai regardé ces grandes ailes d’oiseau mécanique s’élever vers le ciel.

Tout doucement planer au bercail.

Me sentir attirée par le désir de renouer les liens, retrouver les miens. Animée par une soif de partager toutes ces nouvelles idées. Cette porte que j’ai ouverte, j’aurais voulu qu’elle ne se ferme jamais pour accueillir la terre entière dans ma nouvelle réalité. Mais j’ai réalisé que souvent, les mots ne peuvent qualifier le sourire que l’expérience a laissé dans mon cœur. Et aujourd’hui seulement, je comprends à quel point c’est parfait… Parce que c’est les yeux grands ouverts que tu cultives ton mystère. Peut-être que c’est un peu plus excitant de vaguer vers l’inconnu, mais retourner à ses racines permet de se déposer et d’assimiler l’expérience. Profiter de ce décor retrouvé pour puiser dans la créativité jaillissante de chaque parcelle de vie qui t’inspire… Emmagasiner! Enregistrer!

Les voyages rendent les moments idylliques et quand les pôles s’inversent et que le jour ou tu partais devient celui du retour à la source, c’est là, et là seulement que tu comprends ce que signifie le mouvement de la vie. Ce cycle qui gouverne l’existence. Cette roue qui tourne et qui résonne comme la plus belle des mélodies. Tu sais, celle que tu aimes jouer en loop sans fin tout simplement parce qu’elle dessine à l’intérieur de toi l’infini. Et à partir de ces expériences, j’ai compris que je  peux contribuer à bâtir un monde, défricher un land de mes idées. Créer et encore créer!

Grand expire…dans tes yeux, j’ai ravivé ces souvenirs!

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Karelle Falardeau

Karelle Falardeau

Originaire de Ville-Marie au Témiscamingue, Karelle a quitté la région à 17 ans pour y revenir la tête remplie de rêves. Épicurienne née et amoureuse de l’art de créer sous toutes ses formes. Elle aime saisir les opportunités, danser avec le flow la vie et avancer vers des choix qui la font vibrer de l’intérieur.
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